► Vieilles forêts / Agence Régionale Biodiversité
"Les forêts ont, depuis très longtemps, fait l’objet d’exploitations par l’Homme, modifiant non seulement leur structure, leur composition mais également le fonctionnement des écosystèmes forestiers.
On considère que les forêts primaires originelles, c’est-à-dire des forêts issues de régénération naturelle d’essences natives au sein desquelles il n’y a pas de traces visibles d’activités humaines et dont les processus écologiques ne sont pas affectés, représentent moins de 1% de la couverture forestière européenne. Les vieilles forêts sont des forêts subnaturelles qui présentent des caractéristiques proches des forêts originelles.
Le concept de « vieilles forêts » permet de définir et identifier ces milieux à forts enjeux écologiques. Il combine deux facteurs principaux :
- L’ancienneté c’est-à-dire un peuplement dont l’usage du sol n’a pas été modifié depuis environ 200 ans (visible sur les cartes d’état-major). Il s’agit donc de la continuité temporelle de l’état boisé.
- La maturité forestière correspondant au degré d’avancement du développement biologique des arbres qui composent la forêt. Une forte maturité du peuplement se caractérise par l’existence de très gros bois et très très gros bois vivants, et de gros bois morts (sur pied et au sol).
Exploitées par le passé à des degrés divers (voire pour certains rares patchs, non exploités), les vieilles forêts ont évolué librement depuis plusieurs dizaines voire centaines d’années et ont retrouvé des fonctionnements et des aspects comparables à la forêt primaire. Ce sont, en France, ses dernières représentantes.
Une vieille forêt a une structure spatiale complexe liée à la présence des 5 phases du cycle sylvigénétique (initiale, optimale, terminale, déclin, régénération). Par exemple, en hêtraie-sapinière,  ce cycle tourne sur 300 à 400 ans. Quand une forêt boucle plusieurs cycles, ces phases se juxtaposent en une mosaïque dynamique dans le temps et dans l’espace.
Laissées en libre évolution depuis des décennies voire des siècles, les vieilles forêts constituent des réservoirs de biodiversité avec des cortèges d’espèces singuliers qui en dépendent. En abritant de multiples espèces de champignons, de coléoptères et d’oiseaux, les vieilles forêts contribue au maintien des fonctions assurées par la biodiversité comme la régulation des espèces dites «ravageurs» ou des pathogènes, la préservation des ressources en eaux, l’atténuation des changements climatiques par le stockage carbone et la régulation des conditions microclimatiques. La présence de bois  morts et d’arbres à dendromicrohabitats sont des éléments déterminants dans le fonctionnement de l’écosystème forestier car de nombreuses espèces en dépendent directement (jusqu’à 30% de la totalité des espèces en forêt naturelle). Enfin, les vieilles forêts assurent la conservation des ressources génétiques et participent à la séquestration du carbone. Elles représentent également un tampon climatique."

https://www.arb-occitanie.fr/wp-content/uploads/2024/06/Indicateur-VieillesForets.pdf

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